ÉQUESTRE (ART)

ÉQUESTRE (ART)
ÉQUESTRE (ART)

Né du combat, l’art équestre est, comme la guerre selon le mot de Bonaparte, «un art tout d’exécution». Les rôles respectifs du cavalier et du cheval, à la guerre, voulaient que le premier pût disposer du second avec maîtrise et sûreté, sous peine de mort. Un tel enjeu devait nécessairement conduire au plus grand perfectionnement possible; perfectionnement non académique, dont il reste quelque chose, de nos jours, dans l’équitation de combat tauromachique.

L’art équestre implique l’élaboration d’une technique consommée, soutenue par une étude approfondie. Des anciennes joutes et des combats singuliers est résultée la haute équitation, réservée aux gentilshommes, qui culmina du XVIe au XVIIIe siècle. Son lieu d’élection fut le manège royal de Versailles. Au XIXe siècle, l’art équestre dégénère du fait que la cavalerie est devenue affaire non plus de combattants isolés, mais de masses montées. Les héros des charges napoléoniennes sont des soldats d’une témérité folle et de fort médiocres cavaliers.

Comme tous les arts, l’art équestre est le produit d’un artifex , qui, par sa patience, son ingéniosité et son talent, contrefait le naturel de la nature. Son œuvre, l’acte équestre, n’est rien d’autre que l’acte du cheval, lequel, sollicité, montre des airs et des allures qui égalent ou surpassent ceux qu’il donne en liberté. L’exécution équestre est comparable à celle de la musique ou de la danse: elle périt comme elles dès qu’elle s’accomplit, et tire toute sa grandeur de ce qu’elle est avant tout improbable , fût-elle d’un extrême dénuement. La caractéristique singulière de l’art équestre est qu’il exige deux acteurs, et que tous deux parviennent à n’être qu’un. L’expression suprême de l’art équestre est en effet le «monologue» du centaure. C’est là que se montre l’improbable. L’art équestre est en ce sens un art désespéré, et la valeur technique ne saurait y suffire pour assurer la réussite. L’immense difficulté de l’équitation d’école tient au très petit nombre de moyens dont dispose le cavalier et à leur simplicité même. Il s’agit de touches, de nuances autorisées par la communication quasi indescriptible qui doit s’instaurer entre le cavalier et sa monture, sous peine d’échec radical.

L’art, ici, ne consiste pas en invention d’allures et d’airs jamais vus; la conformation du cheval n’en permet qu’un nombre limité. Il naît, comme la danse, d’une grâce gestuelle, d’une harmonie informulable. Avec lui apparaît son rythme, son temps propre. Chaque cheval a son style, que le cavalier a pour rôle de révéler. L’artiste, c’est le cheval. Le cavalier met en scène. Comme au théâtre, répétition après répétition, il «indique». En haute équitation, le cheval n’est pas dressé, il est instruit . Il faut qu’il soit doué. L’art équestre se distingue par là du dressage – simple tissu de procédés –, de l’équitation sportive et de la course.

1. Équitation et art équestre

Les origines

Au début du Quaternaire, l’image du cheval apparaît aux côtés de l’homme de Néanderthal dans sa forme presque définitive. Dès lors, l’histoire de l’humanité est liée à celle du cheval.

Tous les peuples s’efforcèrent d’utiliser l’énergie du cheval, tentant de capter au mieux sa force motrice au moyen de perfectionnements successifs apportés aux modes d’attelages et aux organes essentiels du harnachement de selle: le mors, la selle, les étriers et les fers. Le mors – ce frein nécessaire pour mener le cheval monté et régler ses allures – apparaît en Mésopotamie dès le IVe millénaire. Ce n’est qu’au Ve siècle de notre ère que les Byzantins découvrent les autres éléments indispensables au développement complet de l’équitation: la selle, les étriers et les fers. Le cavalier peut alors utiliser toutes les ressources du cheval dans ses déplacements, ses chasses et ses combats.

Les techniques équestres de l’Antiquité sont peu connues. La récente découverte de tablettes hittites (1490 av. J.-C.) fournit les premiers principes d’un art équestre. Ils sont dus au guerrier Kikuli et traitent de l’entraînement progressif des chevaux utilisés à la traction des chars de combat. Plus tard, vers 424 avant J.-C., un hipparque grec, Simon d’Athènes, remarque justement, dans un ouvrage consacré à l’art équestre: «Dans ce qu’il fait malgré lui, le cheval ne met pas plus d’intelligence et de grâce qu’un danseur qu’on fustigerait et piquerait de l’aiguillon.» Son disciple Xénophon rédigea vers 370 un traité De l’équitation , une des œuvres les plus magistrales écrites sur ce sujet.

Les Grecs et les Romains usèrent du cheval non seulement comme d’un moyen pratique guerrier et sportif, mais comme un des principaux éléments de leurs jeux; il ne semble pas, cependant, malgré la légende des Sybarites et de leurs chevaux dansants, que l’Antiquité ait véritablement cultivé l’art équestre, tel qu’on le conçoit aujourd’hui tout au moins. Le tripudium des Romains, pratiqué dans les manèges, était un trépigné, ancêtre sans doute du piaffer. Les allures les plus prisées à cette époque, et communes à tous les peuples de l’Antiquité occidentale jusqu’à l’invention de la selle et de l’étrier, étaient l’ambulatoria (pas amblé) et le canterius (petit galop), deux allures de voyage les moins fatigantes pour le cavalier.

Les documents connus permettent de penser que c’est entre le IXe siècle (après la mort de Charlemagne) et le XIIe siècle que les plus grands progrès se sont accomplis dans les harnachements de trait et de selle, et par la ferrure. Grâce à eux, l’énergie animale est utilisée au mieux, gaspillée qu’elle était jusque-là par des colliers de trait étrangleurs ou sous-employée par des cavaliers instables. C’est encore grâce à ces inventions que progresseront, après le XIIe siècle, les méthodes d’équitation de l’Occident latin; le cheval devient le premier élément de combat, et il le reste jusqu’au XIXe siècle.

La naissance de l’art

Au XVe siècle, l’équitation crée une forme d’expression. Jusqu’alors, le cheval n’avait été utilisé que comme un instrument au service de l’homme.

La première incarnation du mythe du centaure apparut au début du XVIe siècle avec les seigneurs espagnols de la suite de Ferdinand d’Aragon à son quartier général de Naples. Le cheval espagnol, merveille de force et d’équilibre, offrait aux écuyers napolitains l’éblouissante vision d’une équitation dont la beauté égalait l’efficacité. La subtilité de quelques hommes, conjuguée à l’adresse de l’animal, révéla les débuts de l’art équestre. À la même époque, c’est encore en Italie, sous la protection des grands ducs de Toscane, qu’est exploré pour la première fois le domaine de l’équitation formelle.

Les académies napolitaines et florentines d’équitation influenceront celles des États voisins, particulièrement de la France; bénéficiant de ressources plus vastes, les académies de ces États atteindront leur plein épanouissement et deviendront une des expressions de la monarchie classique. Dès lors, l’art nouveau ne cessera de se perfectionner jusqu’au XVIIIe siècle; il atteindra son apogée au manège royal de Versailles.

L’art équestre se différencie de l’équitation-transport et de l’équitation-sport comme la chorégraphie se distingue de la marche ou de l’exercice physique. Il vise en effet, grâce à des moyens rationnels, à l’équilibre le plus parfait entre cheval et cavalier, en prenant pour modèle l’air naturel de l’étalon libre et triomphant. Les attitudes du cheval d’école correspondent toutes aux différentes phases d’un combat singulier entre deux chevaux ou entre deux couples cheval-cavalier.

César Fiaschi, gentilhomme ferrarais, fondateur d’une des premières académies d’équitation, a recherché dans le rythme musical la cadence du pas de ses chevaux, mariant ainsi leurs mouvements au rythme de la musique. «Sans temps et mesure, ne se peut faire aucune bonne chose», écrit-il. L’action de cet écuyer est au point de départ de la théorie de l’équitation.

L’acte équestre: art ou technique

Une pratique aisée – tact, habitude, talent – est le fondement de l’art équestre. La condition de cette pratique est un savoir que le cavalier doit accumuler par un long apprentissage. Personne ne peut être bon homme de cheval s’il ne connaît l’usage de ses aides et s’il ne sait mettre à profit les moyens physiques du cheval, s’il ignore les éléments de la psychologie et de la physiologie animales; il ne peut réussir à se placer convenablement à cheval s’il n’a appris les règles qui déterminent la position. Il faut que l’esprit les conçoive en même temps que le corps s’y accoutume; la théorie et la pratique s’assistent mutuellement et continuellement. Le dressage d’un cheval, suivant la définition de l’art équestre, consiste, par une méthodologie précise, à mettre l’animal dans diverses positions qui le conduisent à agir et à produire les allures et les airs. La qualité des variations dans l’exécution définit la haute école. C’est à quoi visent toutes les méthodes éprouvées.

Le premier élément de la technique équestre est par conséquent la capacité du cavalier à se maintenir dans une position rigoureusement immuable et néanmoins dynamique. Les modifications de l’équilibre juste du cheval, à toutes les allures, dans tous les airs et dans toutes les utilisations, sont innombrables. Le corps de l’écuyer doit constamment les épouser ou ne s’en dissocier délicatement que dans la mesure où il recherche, par variation de l’équilibre, à varier l’allure, l’air ou la cadence, ou à en changer. Ces principes forment une base dont la valeur s’étend à toutes les disciplines de l’équitation. Les plus élémentaires d’entre elles doivent tirer de la haute équitation tout l’avantage que procure la maniabilité d’un cheval assoupli et équilibré.

La technique du dressage des chevaux de haute école réside d’abord dans la création, par association contiguë, de réflexes et d’habitudes. À partir de ce langage conventionnel, il est possible d’indiquer, sans aucun effet de force, les départs, les arrêts, les changements de direction, et les «reculers». C’est souvent à pied, afin de ménager au maximum la susceptibilité du jeune animal et de le mettre dans les dispositions les plus favorables, que ces premiers contacts peuvent être établis. La voix, les touchers de la gaule ou de la main, les indications douces données par les rênes, les caresses et les friandises contribuent à créer un réseau de communications qui, en dehors de toute contrainte ou affolement, permettra de faire comprendre au cheval les désirs du cavalier. Le conditionnement mental du cheval ne doit pas aller au-delà de cet objectif, faute de quoi on s’éloigne de l’équitation vraie, qui est fort peu dressage et beaucoup gymnastique.

En effet, des exercices gymnastiques convenables permettent au cavalier d’amener progressivement son cheval aux nuances les plus subtiles et à une technique appropriée. Il s’agit toujours d’exercer les parties actives du corps du cheval, de les fortifier et de les assouplir, afin d’amener l’ensemble à déployer une parfaite harmonie et une efficacité maximale dans l’effort; et cela, soit qu’il faille préparer des chevaux pour le sport (courses, sauts d’obstacles, chasse, jeux équestres), soit que l’on doive améliorer des chevaux faibles et de constitution défavorable, ce qui situe le dressage au niveau d’une kinésithérapie.

La haute équitation ne serait qu’un sport ou un savoir-faire si elle résultait seulement de l’application scrupuleuse de techniques éprouvées. Elle est un art par le talent, le sentiment et le goût dans l’élaboration qu’elle exige de l’écuyer; par la beauté du spectacle équestre. L’évolution éblouissante de l’équitation au manège royal de Versailles est due plus à la valeur exemplaire des artistes qui s’y succédèrent et mirent à son service la finesse de leur tact et de leur sentiment qu’à l’élaboration d’une méthodologie définitive. Il suffit, pour s’en convaincre, de constater la décadence qui s’amorça rapidement ensuite, malgré le développement ininterrompu des moyens d’investigation scientifique des XIXe et XXe siècles.

2. Équilibre et caractéristiques du cheval

La locomotion

Le cheval libre possède son propre équilibre naturel, qui n’est pas forcément le meilleur. Des défauts de conformation ou de mauvaises habitudes acquises peuvent provoquer chez le cheval non monté des ruptures d’équilibre qui l’entraînent à la chute. Il est bénéfique de rééduquer à pied cette catégorie de chevaux, en longe ou montés, si leur valeur le justifie.

Le cheval monté subit le poids du cavalier et ses déplacements, aussi bien qu’une contrainte morale qui peut, autant que la surcharge, provoquer des contractions et modifier ses allures naturelles. Selon la répartition plus ou moins judicieuse de son poids, selon ses indications et son tact, le cavalier peut faire varier plus ou moins heureusement l’attitude de son cheval, et aller jusqu’à lui imposer, sans contrainte aucune, les divers équilibres par lesquels il en devient totalement maître.

Les deux formes extrêmes d’équilibre naturel sont celles du cheval établi sur les épaules et du cheval sur les hanches . Le cheval sur les épaules est bâti «en descendant»; la surcharge de son avant-main l’amène à baisser son encolure et à raser le sol. Le cheval sur les hanches possède un équilibre plus mobile dans la mesure où les gestes de l’arrière-main peuvent tout de même se développer aisément. L’art du cavalier permet, suivant les nécessités du manège ou du sort, de passer d’un équilibre à l’autre et de se déplacer ainsi sur des bases longues ou courtes.

Le mécanisme des allures

Le pas est une allure à quatre temps. L’ordre des «posers» est successivement: antérieur droit, postérieur gauche, antérieur gauche, postérieur droit. Dans le pas allongé, l’étendue des bases diagonales diminue au profit des bases latérales, pour aller jusqu’à l’amble lorsqu’il ne se déplace plus que par base latérale.

Le trot est une allure diagonale à deux temps, dans laquelle les bipèdes diagonaux se lèvent et se posent tour à tour. Au trot allongé, comme au galop, il existe une période pendant laquelle les quatre membres sont en l’air. C’est donc une allure sautée par opposition au pas, qui est une allure marchée.

Le galop est une basculée à trois temps; le galop étendu est à quatre temps comme le galop ralenti. Le galop à trois temps se décompose en: poser du postérieur gauche; poser simultané du postérieur droit et de l’antérieur gauche; poser de l’antérieur droit. Au galop à quatre temps, le poser de l’antérieur gauche et du postérieur droit sont dissociés. Les formes du galop peuvent considérablement varier, en fonction tant de la vitesse que de l’équilibre.

Le reculer est un court déplacement rétrograde; il est constitué par les foulées diagonales.

Le cheval profite toujours d’une base diagonale pour changer d’allure.

Les allures et les airs

Les allures naturelles sont celles que le cheval libre prend naturellement. Ce sont le pas, le trot, le galop et le reculer.

Les allures défectueuses sont l’amble , pas rasant dans lequel le cheval se déplace par bases latérales; l’aubin , où le cheval galope du devant et trotte du derrière; le traquenard , un trot désuni, et le saut de pie , un enlevé de la croupe.

Les allures artificielles «sont tirez des naturelles», disait, au XVIIIe siècle, François Robichon de La Guérinière. Elles se divisent en «airs bas» ou «près de terre», «airs relevés» ou sauts d’école (dans lesquels le cheval se détache du sol), et airs de fantaisie (cf. tableau). Elles résultent toutes de la mise en équilibre du cheval par les assouplissements du manège. Les airs de fantaisie sont pour la plupart inconnus ou, en tout cas, passés sous silence par les écuyers du XVIIIe siècle.

Les défauts congénitaux

Suivant l’objectif que l’écuyer a choisi en abordant la formation d’un nouvel élève, il admet ou refuse certaines catégories de chevaux. Dans la mesure où il cherche à élaborer une œuvre d’art, où la finesse et le brillant s’ajoutent à l’équilibre et à la justesse, il doit rejeter tous les instruments imparfaits. Avant même d’entreprendre la savante étude qui l’attend pour plusieurs années, l’écuyer doit faire preuve d’intelligence et de goût dans la recherche du partenaire idéal. Sans cet être d’exception, la pureté de son travail, la valeur de son art, n’aboutiront jamais qu’à une réalisation médiocre. Dans le choix, on n’est jamais assez exigeant; tout autant qu’à son physique, les difficultés qu’offre le dressage d’un cheval tiennent à son caractère et à son tempérament. Les chevaux choisis pour l’art équestre doivent bénéficier d’heureuses proportions, être équilibrés sur leurs aplombs, doués d’allures régulières et élastiques, et surtout jouir d’un tempérament fin et généreux. Cette dernière condition prime toutes les autres, car un cheval sans ardeur exige des efforts d’impulsion permanents qui entravent toute expression artistique.

Mais, le plus souvent, l’écuyer doit exercer des créatures imparfaites, chez lesquelles sa science développe une aisance nouvelle et, parfois même, ajoute quelques touches de brillant. Les cas les plus courants, et néanmoins justiciables d’une thérapeutique adaptée, sont ceux dont l’équilibre est compromis par une conformation malheureuse. Ainsi, l’encolure renversée constitue une difficulté majeure pour arriver au «rassembler»; quand elle résulte d’une mauvaise disposition des vertèbres, elle provoque souvent un creusement des reins du cheval. L’encolure enterrée, c’est-à-dire dirigée vers le bas, charge l’avant-main, limite l’action des antérieurs et, comme pour l’encolure encapuchonnée, permet au cheval d’échapper aux indications de la main. Le cheval au dos long rapproche plus difficilement ses extrémités dans le rassembler. Le cheval au dos court porte mieux son cavalier, mais lui inflige les inconvénients d’allures rigides. Le cheval au dos raide – c’est le cas du cheval novice –, surpris par le poids du cavalier, contracte les muscles de son dos sous une charge inhabituelle. Le cheval «sur-les-épaules» rejette, par résistance ou constitution, trop de poids sur son avant-main. Le cheval «sur-l’arrière-main» prend au contraire une charge excessive sur cette partie de lui-même.

La plupart de ces défauts peuvent être corrigés par un exercice rationnel de toutes les parties du corps dans le mouvement en avant. Les mobilisations latérales, «épaule-en-dedans» et «appuyer» exécutés aux trois allures, clefs précieuses mais délicates, permettent, sans contraindre le cheval, d’abaisser les hanches par engagement du postérieur interne, de parfaire le jeu des épaules, de régler les équilibres, d’assouplir et de décontracter le système musculaire, et d’obtenir, sans actions directes de la main, le relèvement naturel de l’encolure.

La psychologie du cheval

Aucun écuyer ne peut ignorer les caractéristiques psychologiques du cheval: émotivité et hypersensibilité liées à une excellente coordination motrice; ces qualités provoquent souvent chez l’animal un premier réflexe de sauvegarde, que traduit un écart violent ou la fuite. Si l’observateur superficiel conclut à la stupidité, c’est faute de connaître le manque d’agressivité du cheval, pour lequel s’éloigner rapidement du danger est une conduite naturelle de sécurité.

Sa mémoire des sites et des êtres est suffisante pour que son comportement en soit directement influencé: variation de l’allure et de l’équilibre sur un sol incertain, accélération du pas lorsqu’il prend fréquemment la même direction, manifestations d’hostilité ou de sympathie en présence de bêtes et de gens familiers. Le cheval est capable d’une attention très développée. Lorsqu’elle est liée à la bonne volonté et qu’elle coïncide avec le talent de l’homme, elle permet d’établir la communication réciproque.

La détermination, l’esprit de décision, une certaine forme de courage caractérisent aussi la psychologie du cheval. Le sens de l’amitié ou de l’hostilité dépassent le simple instinct grégaire; le cheval est capable de diriger ces sentiments vers des êtres étrangers à son espèce comme vers ses congénères.

Les principes équestres

Les buts sont communs à toutes les méthodes. Il s’agit avant tout d’obtenir la confiance et l’obéissance du cheval, de régir ses forces morales et musculaires, de rétablir et parfaire chez le cheval monté la grâce et le naturel du cheval libre, de modifier, sans indications apparentes, son équilibre, ses allures et ses airs. Pour ce faire, il faut, à partir de signes conventionnels, exécuter une gymnastique progressive, à laquelle participent autant le corps de l’homme que celui du cheval. Les uns recherchent, dès le début de son éducation, à l’exercer dans le mouvement en avant, et à développer au maximum son impulsion et ses allures. Ils imposent une gymnastique d’ensemble au cheval, plutôt qu’un travail sur tel ou tel membre isolément.

D’autres donnent au travail à la longe une valeur de simple détente, l’exercice ne débutant qu’avec le travail à pied dans lequel le cheval apprend les premiers contacts des aides et les premiers éléments de mobilisation. Ils évitent la gêne provoquée par le poids du cavalier, et vont ainsi du simple au composé.

D’autres, enfin, abordent les assouplissements à pied et monté, en ne considérant successivement qu’une seule des parties du cheval, qu’ils exercent isolément des autres. Ils parviennent ensuite au stade de l’«assembler», où ils atteignent l’unité de l’équilibre suprême, fruit de leurs exercices: le «rassembler».

En pratique, il s’agit d’harmoniser le couple cheval-cavalier, mais les uns cherchent à imposer l’équilibre par la disposition contraignante de leurs aides et de leur poids, les autres veulent y parvenir par une véritable fusion des deux équilibres.

L’intervention récente (1927) de la compétition dans l’art équestre, jointe à l’utilisation de chevaux de plus en plus déséquilibrés par l’introduction du sang anglais, ont fait triompher les moyens les plus radicaux pour arriver à la soumission inconditionnelle et à l’exactitude géométrique. Cela au détriment de l’aisance, du brillant et de la finesse qui faisaient la beauté de l’art équestre.

3. L’écuyer

La position et les aides

L’assiette est, pour le cavalier, la base fondamentale de la position. Elle reçoit et doit absorber tous les mouvements transmis par le dos du cheval en action. Cela est possible par le relâchement des muscles de l’écuyer et par son engagement vers le centre de gravité. Les cuisses sont tournées sur leur plat, dirigées diagonalement vers le sol et prolongées par les jambes tombant naturellement. La ceinture portée en avant soutient le rein qui décrit une ligne courbe et flexible. La poitrine est légèrement avancée, les épaules effacées, libres mais non pas reculées. Les bras tombent simplement le long des flancs, les avant-bras soutenus mais un peu inclinés vers le sol, les poignets arrondis et souples. La tête est maintenue sans raideur.

Par le terme aides , on désigne les mains, les jambes, la répartition du poids du cavalier, la gaule, la voix. La main communique ses indications à la bouche du cheval par les rênes. Les jambes transmettent la volonté du cavalier aux parties latérales du cheval. L’éperon sans pointes peut agir avec une finesse indicatrice et directrice non coercitive, supérieure au contact du talon nu. Les répartitions de poids suggèrent et favorisent les changements de direction, d’allure et d’équilibre. La gaule est une aide supplémentaire qui agit sur les parties du cheval que n’atteint pas la jambe.

L’écuyer démontre au cheval sa position et la subtile gradation de l’usage de ses aides. Il se fond en lui et agit par ce qu’il éprouve; ainsi le cheval soumis à la pensée de son cavalier y répond avec justesse, brillant et légèreté.

L’éducation du cheval

La mise en confiance et la détente physique du jeune cheval sont indispensables à son instruction.

Le travail à la longe

Le cheval doit être amené avec calme et douceur dans le manège, en longe de main et non sellé. On lui fait effectuer quelques tours du manège à chaque main afin de l’y familiariser, on lui parle, on le flatte, on lui donne quelque friandise.

L’écuyer, assisté d’un aide au début des exercices, tient le jeune cheval en grande longe et le met en mouvement. Il le laisse graduellement s’éloigner en dirigeant sans brusquerie la chambrière basse vers le centre de gravité du cheval. Il alterne le trot avec de courtes reprises au galop. Tant que cette leçon est le seul exercice du cheval, elle doit se poursuivre de 20 à 35 minutes. Une fois accoutumé à la longe, le cheval est d’abord sanglé, puis sellé.

Le montoir

C’est le premier contact important du cheval avec l’homme. Celui-ci doit s’entourer d’un luxe de précautions, de patience et de beaucoup de calme. Le résultat est d’autant plus heureux que l’on prodigue une abondance de gourmandises qui délivrent le jeune élève de ses anxiétés.

Il est souhaitable, dans la première semaine, de travailler à trois: un poids léger qui monte le poulain, un homme à la tête du cheval pour le rassurer et le récompenser, et l’écuyer, côté hors montoir, qui soutient l’étrivière opposée.

La leçon durera autant de jours qu’il le faut pour obtenir le calme absolu, en débutant par des tractions de la main sur les étrivières jusqu’à y faire peser le poids du cavalier et monter définitivement.

La leçon à pied

Elle est donnée après une bonne détente en longe. Elle a pour but essentiel de familiariser l’animal avec les indications du cavalier. La leçon à pied est comprise d’autant plus facilement que le cheval n’est pas inquiété par le poids de l’homme et l’action des aides. L’écuyer se met à l’épaule du cheval placé à main gauche et tient les rênes de filet dans sa main gauche à 10 cm de la bouche du cheval. Il arrêtera l’animal par un léger contact en le flattant de la main et de la voix et en s’efforçant de le tenir droit. Il le porte quelques pas en avant par la voix et un léger contact de la gaule. Si celle-ci effraie le cheval, on l’y familiarise auparavant en la lui passant sur tout le corps tout en le récompensant. L’écuyer agit ainsi à chaque main jusqu’à ce que les arrêts et les départs soient faciles et calmes. Il peut alors enseigner les premiers pas de reculer. Il se place en face du poulain, une main sur chaque rêne, derrière l’anneau du mors de filet. Il élève doucement les mains en agissant sur les commissures jusqu’à exécution d’un demi-pas en arrière.

Le travail à pied, qui accompagne quotidiennement le travail monté, se poursuit ainsi tout au long de l’éducation du cheval, auquel on enseigne consécutivement les éléments de chaque exercice: demi-épaule en dedans, puis épaule en dedans au pas le long des pistes et sur les voltes, les appuyers sur la diagonale, l’épaule en dedans au trot sur des voltes autour de l’écuyer, les débuts du rassembler en balançant délicatement le cheval entre la gaule et la main jusqu’à la première battue de piaffer.

On continue le travail monté en utilisant progressivement le langage établi à pied pour équilibrer le cheval, l’arrêter, le mettre en avant, le reculer, le ployer légèrement sur les voltes, l’incurver dans l’épaule en dedans, transformer et utiliser l’épaule en dedans pour passer aux appuyers au pas et au trot.

À toutes les contractions provoquées par l’étude de nouveaux exercices, l’écuyer répond pas une descente de main et une mise en avant du cheval redressé. La souplesse résultant progressivement des exercices à pied et monté améliore la cadence et l’élasticité des allures. Dès lors, l’écuyer utilise toute la gamme des mobilisations latérales pour lutter contre les contractions, les faux plis et la rigidité de toutes les parties du cheval. Au fil des mois, le jeune cheval, assoupli par des exercices rationnels, commence à modifier l’équilibre médiocre de ses débuts montés. Ses hanches, fortifiées et assouplies par l’épaule en dedans, prennent leur juste charge en s’engageant sous la masse; l’encolure retrouve son port naturel, permettant aux muscles antérieurs de développer l’ampleur de leurs mouvements; le dos du cheval se livre librement, sans raideur, procurant à l’écuyer un confort, donc une précision nouvelle dans ses actions.

Le cheval, sur des indications de plus en plus fines, arrive à se déplacer latéralement dans ses trois allures, sans modifier sa cadence. Son galop, étendu jusqu’alors, se relève sans intervention de la main, se ralentit puis s’étend à de simples indications de l’assiette. Le trot assoupli gagne en brillant et arrive sans transition apparente à l’élévation diagonale et à la suspension qui prélude au «passage». Le galop à faux, obtenu sans contrainte par l’équilibre adapté du cavalier, met le cheval en état d’aborder son premier changement de pied comme en se jouant. Les arrêts s’effectuent, réguliers et d’aplomb, tout naturellement, par la grâce de l’équilibre où le cheval aura été maintenu dans l’allure qui les précède. Le pas régularisé prendra toute sa fermeté.

Insensiblement, le cheval entre dans le rassembler, cet état de grâce, couronnement de l’œuvre dont il est l’élément principal. À partir de ce suprême équilibre, tous les usages en seront permis et facilités.

4. Les écoles équestres

La Guérinière

L’histoire de la haute équitation est liée à celle des monarques et des cours. Elle y contribuait au prestige de l’État, enrichissait l’art militaire, servait le plaisir et le goût des princes et des nobles. Si elle en fut le privilège presque exclusif, cela s’explique par le luxe de moyens nécessaires à la sélection des hommes et des chevaux et par l’importance des frais provoqués par leur maintien dans des conditions indispensables à l’épanouissement de leurs dons.

Les personnalités équestres qui demeurèrent isolées sont rares, soit qu’elles aient été appelées auprès d’une cour à cause de leur talent, comme le Français François Robichon de La Guérinière, soit que leurs qualités n’aient pu, sans assistance matérielle, se développer jusqu’à la notoriété.

On peut retenir deux principales traditions équestres: celle de l’école de Versailles, dont les continuateurs approximatifs furent des Allemands comme le baron de Sind ou G. Steinbrecht, et des Autrichiens comme Maximilien von Weyrother et ses successeurs à l’école espagnole de Vienne, qui considèrent aujourd’hui encore l’œuvre de La Guérinière comme leurs «tables de la Loi»; celle de l’école bauchériste (François Baucher, 1805-1873), dont se recommandent encore quelques cavaliers. Aucune des autres interprétations qui ont vu le jour depuis le début du XIXe siècle n’a porté très haut ni très loin les écuyers qui s’en inspirent. Enfin, on ne peut classer les écoles par nationalité, même si leurs présentations portent toujours la marque du tempérament de leurs exécutants. L’équitation s’apprécie sur son exécution obtenue par des moyens qui la caractérisent et qui sont eux-mêmes l’expression de principes.

Rien n’apparaît à première vue comme plus antagoniste que ces deux écoles. Le langage même de La Guérinière est tout empreint de la subtilité de l’art qu’il évoque. Le charme est créé dès les premières pages de son livre École de cavalerie ; la poésie en égale la valeur didactique et donne le ton. La Guérinière insiste sur quatre points:

– La position : elle est tout le dressage, c’est d’elle que dépend l’équilibre du cheval; ce souci d’élégance efficiente explique son extraordinaire brillant.

– La nécessité du trot : c’est la préoccupation immédiate de porter en avant dans l’allure la plus constructive pour un jeune cheval. Elle «rend un cheval léger à la main sans lui gâter la bouche et lui dégourdit les membres sans les offenser». C’est l’impulsion instantanée et constante, sans laquelle il est impossible d’ajuster un cheval.

– L’abaissement des hanches , qui donne «l’équilibre naturel qui contrebalance le devant», est l’objectif. Les moyens en sont les arrêts et demi-arrêts produits par la main qui se fixe et soutient le devant, secourue par la jambe qui chasse délicatement les hanches.

– L’épaule en dedans complète l’assouplissement des hanches. Elle est le pivot de la formation du cheval d’école. La flexion correcte des hanches provoque le relèvement progressif et naturel de l’encolure et le dégagement des épaules sans intervention directe de la main.

La Guérinière est l’apôtre d’une équitation naturelle et raisonnée. Sa conception repose sur l’assouplissement, sans forcement, de l’ensemble du cheval dans le mouvement en avant, sur une recherche de légèreté extrême, dans une impulsion constante, l’élégance et le brillant devant signer l’ouvrage. L’importance de cette équitation réside dans son aboutissement qui va très au-delà des simples airs de manège pour prendre toute sa valeur virile et pratique. «Pourrait-on avec un peu de jugement avancer qu’un cavalier capable de pratiquer les principes d’une bonne école, et par lesquels il est en état de juger de la nature de son cheval et de lui former un air, n’a pas plus de facilité encore pour assouplir et rendre obéissant celui qu’on destine à la guerre et pour étendre et donner de l’haleine à celui qu’il juge propre pour la chasse, puisque ce ne sont là que les premiers éléments de l’art de monter à cheval?» Cette école, qui eût dû rester à l’équitation ce que l’Académie est aux sciences et le Conservatoire à la musique, fut emportée par la tourmente de 1789 et oubliée comme le reste d’un passé aboli et suranné. On pensa que l’énergie et le courage suffiraient à la pratique équestre.

Baucher

Un siècle et demi plus tard, l’art équestre était retombé en l’état où le trouvèrent quelques Napolitains voici quatre cents ans.

Alors qu’en 1833 devaient encore exister des témoins de l’âge d’or, les milieux équestres français s’enthousiasmèrent pour celui qui écrivait que jusqu’alors «la science équestre n’existait pas et qu’elle était à créer...». François Baucher formulait la base de sa méthode en 1842: «Il faut détruire les forces instinctives et les remplacer par les forces transmises.» Par là, il entendait la destruction chez l’animal de la possibilité de résister en pratiquant sur le système musculaire des assouplissements partiels: flexions isolées de toutes les parties du corps, en place et à pied d’abord, puis à cheval.

Première manière

Une fois l’animal «décomposé», Baucher arrivait, à l’aide de «temps de mains» et de vibrations, jointes à l’enserrement du cheval par les jambes, aux attaques de l’éperon, de la cravache, à imposer un équilibre artificiel où le cavalier «ne portait rien dans les bras mais portait le cheval dans les jambes» (général L’Hotte). Le rassembler était l’aboutissement du préparer: «Le cheval assoupli, placé, léger et supportant les attaques, concentré à l’aide d’effets d’ensemble prolongés, toutes les forces de l’animal entre les jambes du cavalier, qui, dès lors, ayant toutes les forces transmises à sa disposition, en réglait le jeu à son gré.»

Utilisées par Baucher avec tout son génie, ces formules quasi mécaniques firent son immense réputation. L’Europe entière commentait sa méthode et connaissait ses chevaux. C’est en 1842 qu’eut lieu la fameuse tentative d’expérimentation de la méthode dans l’armée. Pour des raisons aussi politiques que techniques, elle fut un demi-échec et n’eut pas de suite officielle, malgré l’intérêt qu’elle souleva chez de nombreux officiers de cavalerie.

La plupart des disciples de Baucher – et ils étaient nombreux – obtinrent des résultats très inégaux; ceux qui connurent une certaine renommée, qui devinrent même des écuyers réputés, firent preuve d’un sérieux déviationnisme.

Seconde manière

Après l’accident de 1855 qui le priva d’une partie de ses moyens, Baucher mit au point une seconde manière. Objectif et principes restant les mêmes, les moyens évoluaient vers une grande délicatesse et un usage plus réduit des forces du cavalier: élévation de l’encolure par soutien des poignets qui, en décontractant la mâchoire, provoque, au même titre que le ramener, un transport du poids vers l’arrière; mains sans jambes et jambes sans mains; appui progressif des jambes et des éperons; décomposition de la force et du mouvement (s’arrêter et décontracter à chaque résistance); recherche de la légèreté aux jambes comme à la main; suppression des éperons à cinq pointes, utilisation du mors de filet; rétablissement de la légèreté par les «demi-arrêts» et vibrations.

L’inspiration de sa seconde manière semble être venue à Baucher le jour où il déclara: «Voyez le cheval courant dans la prairie, quelle souplesse et quelle légèreté dans les mouvements!» Jamais le maître ne fut aussi près de la vérité: retrouver l’équilibre du cheval libre. On ne peut affirmer qu’il l’atteignit, puisque, à la suite de son accident, il cessa de présenter ses chevaux en public. En dehors de l’enthousiasme que Baucher exprima lui-même sur ses résultats d’alors, on ne possède que les témoignages de ses deux plus fidèles disciples: le général Faverot de Kerbrech et le général L’Hotte.

Il faut d’ailleurs reconnaître que si ces moyens eux-mêmes marquent un énorme progrès sur la première manière, ils ne permettent pas tous, semble-t-il, d’atteindre l’objectif fixé. On n’en est plus à opposer constamment les mains et les jambes pour créer par contrainte un équilibre artificiel, mais on reste loin de la conception rêvée: l’équilibre du cheval par lui-même, sous un cavalier dont la préoccupation est de n’intervenir et de ne se faire sentir qu’avec une discrétion totale.

La nouveauté du bauchérisme, sa précision didactique d’apparence scientifique étaient faites pour séduire la pensée du XIXe siècle. C’est par l’application d’aides parfois violentes, mais adroites, que Baucher obtenait les attitudes sollicitées. Il montait des chevaux pour la plupart de sang anglais, construits dans un équilibre artificiel plus propre à étendre qu’à rassembler. Les «bauchérisations» appliquées par l’auteur étaient de véritables prises auxquelles les chevaux devaient céder. Rien, toutefois, dans l’arsenal bauchériste, ne permet d’obtenir l’incurvation harmonieuse de l’ensemble qui assouplit et amène le cheval à s’équilibrer de lui-même.

Le bauchérisme fut incapable de survivre à ses excès, puis à ses contradictions. Il laisse cependant quelques principes valables: la mise progressive à l’éperon, l’absence d’opposition de mains et de jambes, les flexions à pied sur les chevaux contractés, un rassembler applicable aux chevaux raides et déséquilibrés, les balancers de la main qui redressent l’avant-main.

On sait ce que l’équitation actuelle n’a pas su garder de l’école de Versailles; on voit chaque jour qu’elle n’a pas profité vraiment des derniers enseignements de Baucher, qui proscrivait les oppositions d’aides et prêchait la légèreté.

Rien dans la pensée et dans la technique contemporaines de l’art équestre n’est très nouveau et, en tout cas, en progrès sur ce qu’offraient les anciens. Au bilan des réalisations modernes, il faut porter les allures allongées et rasantes qui, si elles possèdent quelque intérêt sur les terrains de courses ou dans les déplacements hippomobiles, sont l’antithèse du rassembler, ce critère du parfait équilibre. La conséquence de cette décadence apparaît déjà dans les épreuves de dressage du plus haut niveau: le passage et le piaffer y sont pratiquement inexistants ou à peine ébauchés. Plusieurs membres des jurys internationaux officiels demandent déjà leur suppression des programmes de compétition. Ces airs sont cependant les preuves irréfutables de l’équilibre total qui hausse l’équitation au niveau de l’art.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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